05 mars 2009

Le cauchemar mexicain de Florence Cassez


L'arrestation

Au matin du 8 décembre 2005, Florence Cassez est allée récupérer des meubles restés chez Israel Vallarta, avec lequel elle a entretenu une liaison quelques mois plus tôt. La camionnette que conduit le jeune homme, en direction de Mexico centre, où habite Florence, est arrêtée par les hommes de l'AFI (Agence fédérale d'investigations), unité spéciale de la police mexicaine. Ceux-ci assurent à Florence qu'elle n'est que témoin, qu'ils suivent Vallarta depuis des mois, qu'ils savent qu'elle n'est pour rien dans les enlèvements dont il est accusé, mais ils la gardent toute la journée et la nuit suivante dans une camionnette. Au petit matin du 9, retour au ranch de Vallarta, où est simulée une arrestation devant les caméras des deux principales télévisions du pays. Les trois personnes présentées comme kidnappées déclarent n'avoir jamais vu Florence. Vallarta avoue son implication mais innocente son ex-compagne.

L'enquête

Il n'existe d'abord aucun témoignage impliquant la jeune Nordiste. Puis, au bout de plusieurs mois, une femme et son fils de 11 ans changent de version : après l'avoir entendue lors d'une conversation téléphonique relayée par la télévision, ils disent reconnaître sa voix. L'enquête de la police se limite à quelques interrogatoires sans issue. À part ce procès-verbal surréaliste, dans lequel les deux mêmes victimes, emmenées dans une maison d'une autre banlieue, Xochimilko, reconnaissent l'endroit où elles ont été séquestrées. Cette maison est celle de la soeur d'Israel Vallarta, présente lors de la perquisition. Elle ne sera jamais inquiétée. La troisième victime, un nommé Ezéquiel, décrit Florence avec des cheveux courts et « blond jaune ». Une expertise capillaire affirme qu'elle ne s'est jamais ni coupé ni teint les cheveux. Enfin, le même homme présente une marque au doigt en affirmant que c'est une cicatrice que lui aurait faite Florence avec une seringue. Une autre expertise établit qu'il s'agit d'une tache de naissance.

Le tournant

C'est sans doute le 5 février 2006 que Florence, bien involontairement, scelle son malheur. Ce soir-là, en direct à la télé, la journaliste Denise Maerker reçoit l'ancien patron de l'AFI, Genaro Garcia Luna, devenu ministre de la Sécurité publique. Il raconte sa lutte contre les bandes, se gausse de l'arrestation de Vallarta et son ex-compagne, mais Florence, qui suit l'émission dans sa cellule, accède à un téléphone et appelle la journaliste. En direct, elle crie au mensonge, raconte la mise en scène et Garcia Luna est rapidement obligé de reconnaître publiquement le montage. C'est juste après que les victimes changent de version. À peu près au même moment, un autre témoignage survient, de la part d'un marchand de légumes qui dit avoir vu Florence dans des situations suspectes... à une époque où elle se trouvait à Béthune, chez ses parents. Cet homme est décédé accidentellement peu après.

Le procès

Du 10 décembre 2005 au 7 mars 2006, Florence est détenue dans le centre de Mexico, sous un régime de garde à vue. Le 7 mars, elle est transférée au pénitencier pour femmes de Santa Marta. Un enfer de violence et de saleté, où elle doit affronter les provocations de certaines codétenues, et les rats qui courent les cellules. Pendant deux ans, elle est régulièrement conduite à une autre prison, où ont lieu des audiences étonnantes, qu'elle suit derrière une grille. La plupart des témoins se font porter pâles, les policiers racontent une enquête imprécise, les faits ne sont pas établis. Un jour de mai 2008, elle apprend qu'une juge qui n'a assisté qu'à une seule audience l'a condamnée à 96 ans de prison. Pour la décision en appel tombée mardi soir, c'est encore pire : le juge ne l'a jamais vue.

Texte provenant du site : La voix du Nord

Site libérez Florence Cassez

2 Comments:

Blogger Fred Alan Ponthieux said...

Merci Ojames 13 pour avoir porté à la connaissance des internautes la vérité sur l'affaire de Florence Cassez. Pouvez vous mettre le lien du myspace music officiel afin que des artistes nous rejoignent? Voici l'adresse: www.myspace.com/uaforflorencecassez
Merci, fred alan

26 juin, 2009 16:18  
Anonymous Romain said...

Florence est oubliée des médias, personne en parle. L'état l'a abandonnée..

07 décembre, 2009 17:50  

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